Suite à la rencontre des membres de sous cluster sécurité alimentaire tenue en Juin 2018 au bureau d’OCHA à Goré, suivie de la réunion d’évaluation des problèmes que vivent les retournés de Danamadja et Kobiteye, l’association ESEDD a initié un diagnostic participatif pour mieux cerner les centres d’intérêts des retournés et proposer des actions immédiates, à court, moyen et long terme, à même de les inscrire dans le processus de développement qui devrait suivre les urgences.
Car la situation des retournés telle constatée à Danamadja et Kobiteye est précaire mais pas désespérée. Etant donné que, depuis quatre (4) ans, ils exploitent des terres qui leur sont allouées par les autorités pour les uns et location pour les autres. Ces terres fragiles exploitées sans restitution de la manière organique, ont atteint leur limite et l’infertilité est entamée d’où baisse des rendements des cultures céréalières comme le sorgho et le mil pénicillaire.
Les cultures entrant dans les habitudes alimentaires de ces retournés ne peuvent se pratiquer à cause des contraintes liées à la fertilité pour le maïs et à la divagation des animaux d’élevage pour le manioc. Pourtant, ces deux spéculations peuvent leur assurer la sécurité alimentaire et procurer des revenus à même de démarrer les autres activités telles que l’élevage et le commerce tant sollicités.
Sans disponibilité de terre et d’équipement agricole de culture attelée, sans apport des intrants (engrais organiques et minéraux et semences) et sans sécurisation de la production du manioc « gozo » et sans le renforcement des capacités, il sera difficile de sortir de la précarité.
Les autres sources de revenus sont marginales et ne peuvent permettre la relance des activités socio-économiques prisées par les retournés. Les astreindre à cette agriculture de subsistance vers laquelle toutes les interventions sont orientées n’est pas de nature à les affranchir de la précarité d’où l’urgence de prendre en compte les préoccupations ci-dessus élucidées afin qu’ils amorcent au mieux le processus de développement qui suivra la phase d’urgence.
L’ESEDD a initié cette évaluation pour parler de vive voix avec ces nécessiteux afin de diagnostiquer les réels problèmes puis de soumettre un plan de redressement de la situation de ces populations. Cette évaluation servira de levier à tous les partenaires impliqués dans l’accompagnement pour un mieux-être tant sollicité avec des activités ponctuelles mais salvatrices dans un premier temps et un projet d’appui conséquent dans l’avenir.